Meiddy.O
3 min readAug 15, 2016

--

Simon, je vous remercie d’avoir pris le temps de réagir à mon modeste billet :)

Je prends conscience de l’abus de langage que représente l’utilisation répétitive du mot populisme. Cependant, mon billet n’est pas un article académique puisque je n’ai utilisé aucune méthodologie scientifique pour le concevoir mise à part quelques sources glanées ici où là. Ainsi, je vous prie de faire preuve d’indulgence.

Il semble par ailleurs que vous ne cerniez pas la portée de mon billet. Je ne cherche pas à démontrer quel est le processus qui a fait passer Uber d’un élément de succès économique à celui de bête noire. À titre personnel, les réactions de défense sont légitimement proportionnelles à la violence qu’occasionne le système Uber. La situation de cacophonie est utilisée par Uber aussi bien que par les politiques et tout autre agent opportuniste.

Mon billet a pour seule ambition de soulever une partie du paradoxe qu’induit le modèle Uber par mon modeste regard.

Pour répondre entièrement à vos interrogations, je vais tout de même essayer de vous fournir ma définition du populisme.

Par cette expression souvent teintée de démagogie, j’entends parler d’un discours et de tendances politiques invoquant les intérêts du peuple face à ceux d’une « élite ». Pour ma part, cette expression souffre d’une connotation négative à juste titre puisqu’elle résulte d’un raisonnement manichéen. Le terme manichéen fait ici référence au sens moderne du mot, c’est-à-dire une vision simple ramenant tout à des éléments soit bons, soit mauvais.

La lutte de classe notamment contre l’élite serait le seul prisme de lecture des problématiques sociétales, et cette vision réductrice est encore utilisée aujourd’hui même en ce qui concerne les débats d’avenirs…

Dans une certaine mesure le débat aujourd’hui de l’ubérisation sert de nouvel épouvantail dans les discours politiques. L’ubérisation fait peur et transforme les individus en personnes optant pour le sentiment comme facteur de décision et non plus exclusivement la rationalité comme élément décisionnel. L’économie n’étant pour moi que la traduction d’un système de normes visant à garantir la plus grande efficacité dans l’allocation des ressources dans nos sociétés, elle se doit donc d’être au service du développement d’une société plus juste et plus prospère. Uber dans ce sens promet plus de prospérité pour ses actionnaires sans pour autant garantir une juste répartition des gains avec ses indépendants. Par ricochet l’entreprise cannibalise toute une économie…

Cependant, la critique du système Uber ne doit pas virer au procès d’intention, l’entreprise a introduit de bonnes choses par ailleurs. Cependant, la Startup Uber ne possède pas un bilan économique flamboyant d’un point de vue éthique. Uber a disturbé le marché et s’est arrogé le droit de pénétrer des marchés dans la plus grande illégalité. Uber place les politiques devant des situations de fait accompli et joue sur tous les leviers possibles de pression à son avantage.

Pour ma part, l’innovation Schumpétérienne a toute sa place lorsqu’elle détruit pour mieux reconstruire et pas lorsque la construction d’un nouvel espace de production se fait au détriment de l’individu et de la société tout entière.

Les discours de défense de la classe économique et politique sont justifiés par le fait que nos démocraties soient basées sur des pouvoirs différentiés et codifiés par des règles assurant nos modèles de sociétés (sous le prisme en France des principes républicains d’égalité, de liberté et de fraternité).

Le libéralisme politique et économique doit exister comme contre pouvoir pour éviter que nos sociétés ne se cristallisent dans un sens comme dans un autre sur des positions contre-productives.

Tout en étant politique dans une certaine mesure, les startups en qualité d’agents économiques ont et auront leur mot à dire.

Je partage avec vous l’avis sur l’usage par nos politiques du populisme mainte fois évoqué pour détourner l’attention.

Les peuples, si on peut utiliser ce terme qui est lui aussi en quelque sorte galvaudé (comme le terme démocratie et république), ne sont pas souvent entendus effectivement.

Le populisme est bien souvent le spectre d’une démocratie fantasmée qui par le passé nous a coûté cher en vie humaine comme j’ai pu l’écrire précédemment.

J’espère que ma réponse a pu vous satisfaire, je m’excuse pour la longueur.

Mon billet méritait à juste titre quelques précisions :)

Encore merci pour vos remarques pertinentes !

--

--